Pour sa cinquième visite en France, le souverain pontife a été accueilli à Tours par le Président de la République. Jean-Paul II, affaibli, et qui doit être opéré d'une appendicite dans quelques jours, restera en France durant 4 jours.

Point d'orgue de la visite du chef de l'Eglise Catholique, la commémoration des 1500 ans du baptême de Clovis à Reims. Un périple qui devrait déplacer des centaines de milliers de fidèles qui se presseront pour écouter le message papal. Un message sujet à polémique. Selon un sondage Louis-Harris, 67% des français estimeraient en effet que les thèses du Pape sont trop conservatrices.

La visite du Pape en France, pour l'événement important qu'il soit, s'avère une étape délicate pour le souverain Pontife. Les associations anticléricales affichent, en effet, une mobilisation maximum, tandis que la grande majorité des français ressentent plutôt un sentiment d'indifférence à la venue de Jean-Paul II. Près d'un sur deux, 43% des personnes interrogées, estimant de plus, selon le sondage Louis-Harris, ne pas faire grand cas des cérémonies entourant l'anniversaire du baptême de Clovis. La polémique, au-delà du désaccord de 65% des français sur les positions prises par Jean-Paul II sur les grandes questions morales, s'est étendue au financement de ce déplacement. Les défenseurs de la stricte séparation de l'Eglise et de l'Etat arguant de l'incongruité qu'il y a à financer ce voyage sur des fonds publics. Une position, semble t-il, partagée par près de 60 % de nos concitoyens.

L'état de santé précaire de Jean-Paul II, ajouté à la détermination des anti-papistes, à l'embarras d'une partie de l'épiscopat devant cette visite et à la querelle sur les moyens mis en oeuvre par l'état risque fort de faire du voyage du Pape à la fille aînée de l'Eglise une étape particulièrement difficile.